Mission « Refuge dans l’Atlas » au Maroc
- 17 mai 2024
- Envoyé par : lmarot
- Catégorie: Actions internationales

Les conséquences du séisme de septembre 2023
Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023, un puissant séisme de magnitude 6,9 a ravagé l’ouest du Maroc. L’épicentre de la secousse se situait dans la province d’Al-Haouz, à environ 70 km au sud-ouest de Marrakech. Il a été suivi d’une réplique de 4,9 qui s’est produite 20 minutes plus tard.
Ce séisme, le plus violent depuis 120 ans, a provoqué des dégâts importants et semé la panique à Marrakech et dans d’autres villes notamment à Rabat, Casablanca, Essaouira et Agadir.
Pris de court en plein sommeil et en état de sidération, beaucoup d’habitants sont sortis dehors, passant la nuit dans les rues, à même le sol, craignant l’effondrement des habitations (source : Unicef).
Les sinistrés des villages ravagés dans les hauteurs de l’Atlas se sont construits des abris de fortune avec des tissus, tapis, tentes, recouvertes de bâches en plastique. Ces abris permettaient de survivre à très court terme mais avec l’hiver, les températures froides et parfois négatives et les précipitations rendaient les conditions de vie très difficiles.
Bilan du séisme :
- 3000 morts
- 6000 blessés
- 300 000 sinistrés
Un pas vers la Reconstruction
Selon un recensement de l’Etat marocain, on estime à plus de 60 000 le nombre de bâtiments à reconstruire. Certains villages dans l’Atlas sont détruits à 100% et sont difficilement accessibles. Un chantier colossal planifié sur 5 ans. La première étape est de raser les ouvrages instables et consolider ceux partiellement détruits. Cette étape a déjà débuté dans de nombreux villages.
Des aides d’Etat, distribuées par tranche, sont attribuées aux familles enregistrées dans les provinces sinistrées pour reconstruire leur domicile. L’enjeu maintenant est pour chaque foyer d’effectuer les travaux en utilisant des matériaux locaux tout en appliquant les dispositifs parasismiques.
Ainsi, malgré les premiers pas vers la reconstruction, de nombreux sinistrés vivent encore dans des tentes de fortune dans des conditions de vie difficiles voire sanitairement mauvaises. Un certain temps sera donc nécessaire avant le retour des familles sinistrées dans des maisons reconstruites.
Mission « Refuge dans l’Atlas »
Face à cette urgence humanitaire, et fidèle à ses statuts de « protection des populations en temps de paix, comme en temps de crise ou de guerre », la Protection Civile française a souhaité apporter son soutien aux populations marocaines sinistrées. Aussi, en partenariat avec des acteurs locaux, la Protection Civile a créé 6 villages en bâtiments modulaires pour reloger temporairement les familles n’ayant plus de domicile dans la province de Chichaoua et d’Al Haouz. En tout ce sont 75 bâtiments modulaires qui ont été déposés, 69 familles ayant retrouvé un foyer et 300 bénéficiaires à l’abri dont 165 enfants.
Fadma, 67 ans et mère de 5 enfants a bénéficié d’un bâtiment modulaire. Habitant à 8 km de l’épicentre du séisme, sa maison est en ruine. A propos du programme de relogement temporaire, elle s’exclame : « Quand j’ai reçu la clé de mon bâtiment j’ai ressenti une immense joie. Après des mois passés sous des bâches en plastique, vous n’imaginez pas le sentiment de retrouver un chez-soi qui ferme, pouvoir être à l’abri des intempéries et du froid… On se sent à nouveau protégés ! D’ailleurs, je dors enfin sereinement depuis que j’habite dans ce bâtiment modulaire, et cela me permet de me reposer et me remettre de cette catastrophe. Mon toubib m’a même dit que mon hypertension allait mieux depuis ! »
Fabriqués au Maroc, les bâtiments modulaires sont assemblés en usine puis livrés et installés sur site. Cela permet de s’assurer de la résistance des soudures et de la qualité du résultat final. Autant éviter les déconvenues que d’autres bénéficiaires ont eues après avoir reçus des bâtiments à bas coût, montés sur place, qui se sont effondrés comme des châteaux de cartes avec le vent…
Lors de la visite des villages, l’on a pu constater le grand soin apporté à chaque bâtiment. L’intérieur est aménagé avec une couche pour dormir et quelques meubles, récupérés dans les décombres ou donnés. Parfois, il y a même un coin cuisine, une télévision et de l’eau courante. Chaque village a reçu des bâtiments sanitaires (toilettes, douche et lavabo) à partager entre les bénéficiaires. Dans la cour intérieure, les enfants jouent sous le linge étendu. L’on distingue même au centre de certains villages ou aux abords de quelques fenêtres, un petit jardin.
D’un point de vue écologique, le choix porté sur ces bâtiments offre de nombreux avantages : aucun dallage en béton n’est nécessaire pour réaliser la dépose, ils sont amovibles, combinables et réutilisables pour d’autres projets humanitaires à postériori (centre de soins, école, orphelinat…). Sur le long terme, la splendeur de l’Atlas ne sera donc pas ternie par ces villages très géométriques de structures rectangulaires et blanches.
Ces beaux projets n’auraient pu se réaliser sans les partenariats avec l’association Oulad Elkhir pour l’initiative sociale Marrakech et l’association A’Venir. Nous remercions également les mécènes de ces villages : la région Ile de France, l’AMF, Cergy-Pontoise Agglomération et la Fondation du Grand Orient de France.
Voilà des villages créés de toute pièce qui sont devenus de véritables lieux de vie, un tremplin vers l’avenir, une passerelle pour la reconstruction.
« Dans la tente il y avait le vent, la pluie des orages et aussi les insectes, les scorpions, et surtout les serpents et des puces. La nuit nous étions attaqués par des chiens sauvages qui recherchaient de la nourriture. Tout a changé depuis que nous avons reçu ce mobil home. Ma femme, mes enfants et moi nous sommes très contents car nous n’avons plus tous ces problèmes. » – Hussein , 57 ans, 6 enfants, Talat N’ Jmint.
Ces beaux projets ont été réalisés en partenariat avec l’association Oulad Elkhir pour l’initiative sociale Marrakech et l’association A’Venir, ainsi que les mécènes de ces 6 villages : la région Île-de-France, l’AMF, Cergy-Pontoise Agglomération et la Fondation du Grand Orient de France.
Projet réalisé en coopération avec :
Avec le soutien de :
Visionnez la vidéo sur YouTube :